Blogue
Quelques bons articles pour vous informer
11 août 2025
La remise volontaire d’un véhicule est une décision souvent complexe à prendre pour un consommateur. Elle survient généralement dans un contexte de difficultés financières où l’emprunteur ne peut plus honorer les paiements de son prêt automobile. Si elle peut sembler une solution temporairement libératrice, cette démarche comporte des implications sérieuses, tant sur le plan financier que sur celui du bureau de crédit.
Comprendre le fonctionnement de cette procédure, ses effets à court et long terme, ainsi que ses avantages et inconvénients, est essentiel pour faire un choix éclairé.
Qu’est-ce que la remise volontaire d’un véhicule ?
La remise volontaire d’un véhicule est une procédure par laquelle un consommateur choisit de retourner le véhicule à l’institution financière qui a octroyé le prêt automobile, lorsqu’il est incapable de poursuivre les paiements
mensuels. Contrairement à la saisie forcée, cette démarche est initiée par le débiteur lui-même.
Il ne s'agit pas toujours d'une annulation de la dette, mais plutôt d'un abandon du bien en échange d’une éventuelle réduction ou restructuration de la dette. Le prêteur reprend possession du véhicule, tente de le revendre (souvent à une vente aux enchères) et applique le produit de cette vente contre le solde du prêt.
Voici les grandes étapes du processus de remise volontaire
1. Prise de décision par l’emprunteur
Lorsque l’emprunteur se rend compte qu’il ne pourra plus effectuer les paiements à temps (souvent après plusieurs mois de retard), il peut contacter le prêteur pour lui faire part de son intention de remettre volontairement le véhicule.
2. Entente avec le prêteur
Le prêteur peut exiger la signature de certains documents et fixera un rendez- vous pour la remise du véhicule.
L’emprunteur peut être tenu de livrer le véhicule à un endroit précis où il peut être récupéré par une entreprise mandatée.
3. Inspection et revente du véhicule
Une fois en possession du véhicule, le prêteur l'inspecte puis le vend généralement aux enchères.
Le prix obtenu est souvent inférieur à la valeur marchande du véhicule.
4. Calcul du solde impayé
Si le montant obtenu lors de la vente est inférieur au solde du prêt, l’emprunteur est responsable de payer la différence. Par exemple, si le solde du prêt est de 18 000$ et que le véhicule est vendu 13 000$, l’emprunteur devra encore 5 000$. Il est donc important de s’assurer d’avoir les moyens d’acquitter le solde déficitaire.
5. Recours du prêteur
Si l’emprunteur ne paie pas ce solde déficitaire, le prêteur peut engager des actions en recouvrement ou même des poursuites judiciaires.
Conséquences pour le crédit
La remise volontaire est perçue comme une forme de défaut de paiement, ce qui signifie qu’elle est très néfaste pour la cote de crédit.
Voici comment elle affecte les bureaux de crédit :
1. Notation du compte
Le compte lié au prêt automobile sera noté comme « remis volontairement » (I8), ce qui est l’équivalent d’une reprise de possession. Cette mention reste sur le dossier de crédit pendant environ 6 ans, selon les juridictions.
2. Impact sur la cote de crédit
La remise volontaire fait généralement baisser la cote de crédit de 100 à 150 points ou plus, selon la situation antérieure de l’emprunteur. Cela peut rendre plus difficile l’obtention de nouveaux produits de crédit.
3. Limitations futures
Après une remise volontaire, les prêteurs deviennent plus prudents. Obtenir un autre prêt automobile ou un financement à taux raisonnable devient complexe. L’emprunteur peut devoir accepter des conditions plus strictes : taux d’intérêt élevés, exigences de mise de fonds importantes, etc.
Les avantages de la remise volontaire
Bien que ce soit une décision lourde de conséquences, la remise volontaire présente certains aspects positifs, en particulier dans une situation financière précaire :
1. Éviter la saisie forcée
La remise volontaire permet d’éviter le stress, la gêne et les coûts supplémentaires liés à une saisie forcée. Elle donne une impression de contrôle sur la situation.
2. Réduction des coûts
En remettant rapidement le véhicule, l’emprunteur limite les intérêts, pénalités et frais de recouvrement qui s’accumuleraient avec un défaut prolongé.
3. Première étape vers une résolution
La remise volontaire peut être le premier pas vers une négociation de règlement de dette. Certains prêteurs sont plus disposés à discuter avec un emprunteur qui prend l’initiative plutôt qu’avec un consommateur qui attend la saisie.
4. Moins d'impact émotionnel
Psychologiquement, agir volontairement est souvent plus supportable qu’être contraint. Cela peut aider à reprendre le contrôle de ses finances et à établir un plan de redressement.
Les inconvénients de la remise volontaire Malgré certains bénéfices à court terme, la remise volontaire est loin d’être une solution idéale. Elle comporte plusieurs inconvénients majeurs :
1. Endettement résiduel
Contrairement à ce que pensent certains consommateurs, la remise volontaire ne met pas fin à la dette. L’obligation de payer le solde déficitaire reste entière et peut même être alourdie par des frais divers.
2. Dommages durables au crédit Comme mentionné, la mention de remise volontaire nuit fortement à la cote de crédit.
Cela peut prendre des années pour réparer ces dommages et retrouver un accès normal au crédit.
3. Difficulté à racheter un véhicule
Après une remise volontaire, racheter un véhicule peut devenir un défi. Sans fonds propres et avec un mauvais crédit, les consommateurs doivent souvent se tourner vers des prêteurs spécialisés ou du financement secondaire, souvent à des taux d’intérêt très élevés.
4. Perte de mobilité
Si le véhicule est essentiel pour le travail, la famille ou d'autres obligations, le perdre peut causer de graves perturbations dans la vie quotidienne.
Alternatives à la remise volontaire.
Avant d’envisager cette option, il est conseillé de considérer d’autres solutions, parfois beaucoup moins dommageables :
1. Refinancement
Demander à refinancer le prêt automobile, rallonger la durée ou baisser le taux peut permettre de réduire les mensualités.
2. Vente privée du véhicule
Vendre soi-même le véhicule, s’il a encore une certaine valeur, peut permettre de mieux couvrir le solde du prêt que la vente aux enchères organisée par le prêteur.
3. Entente avec le prêteur
Certains prêteurs acceptent un report de paiements ou une restructuration temporaire. Cela dépend de la bonne volonté du prêteur et de l’historique de paiement.
4. Aide d’un conseiller financier
Faire appel à un conseiller financier peut permettre de mieux comprendre ses options, restructurer son budget ou négocier des ententes avec les créanciers.
Cas particuliers et précautions Véhicules loués
Dans le cas d’une location, la remise volontaire est généralement considérée comme une rupture de contrat, avec des pénalités parfois très élevées. Il est impératif de lire attentivement le contrat de location avant toute décision.
Véhicules en mauvais état.
Si le véhicule remis est en mauvais état, le prêteur pourrait vous tenir responsable des réparations nécessaires, ou réduire encore plus le montant net de la revente, augmentant ainsi le solde déficitaire.
Co-emprunteurs ou cosignataires
Tous les signataires du prêt sont également affectés par la remise volontaire. Même si un seul emprunteur décide de rendre le véhicule, le cosignataire en subira aussi les conséquences sur son crédit. La remise volontaire d’un véhicule peut sembler être une solution raisonnable pour sortir d’un prêt automobile devenu insoutenable. Elle permet d’éviter une saisie forcée et de commencer à se libérer d’un endettement écrasant.
Toutefois, cette démarche a des conséquences financières et personnelles sérieuses, notamment en termes de réputation de crédit, d’endettement résiduel et de perte de mobilité.
Avant d’opter pour une remise volontaire, il est crucial d’évaluer toutes les options disponibles : refinancement, vente privée, négociation avec le prêteur, ou accompagnement budgétaire. Si la remise volontaire s’avère inévitable, elle doit être planifiée avec soin, en connaissance des risques et avec l’objectif de rebâtir sa situation financière à long terme.